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. 1er trimestre 2016

L'ENTREPRISE LIBEREE EN QUESTION

Depuis quelques mois, il est impossible de passer à côté : l'entreprise libérée alimente les débats.
Il y a, d'une part, de nombreux partisans enthousiastes et, d'autre part, une série de voix notables qui posent des objections sérieuses à ce nouveau modèle.
Tentons, à travers quelques interrogations, d'y voir un peu plus clair.

L'entreprise libérée, de quoi s'agit-il ?

Concept simple, l'entreprise libérée doit s'affranchir des modèles traditionnels de management (plus d'horaires, plus de chefs.) pour favoriser la prise d'initiative des employés.
Un ouvrage de référence sur le sujet est « Liberté & cie : Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises » d'Isaac Getz et de Brian Carney, paru chez Fayard en 2012.
Plutôt que d'en reprendre une longue définition, nous vous proposons de regarder ci-dessous le clip « Comprendre l'entreprise libérée en 1 minute » réalisé par une agence de communication, Possum Interactive, avec la collaboration d'Isaac Getz et qui est disponible sur youtube. Cette vidéo, « pro entreprise libérée » explique les fondements de cette nouvelle organisation.



L'entreprise libérée, quels sont ses principes ?

L'entreprise libérée repose sur un postulat et deux grands principes :
Le postulat est que L'Homme est naturellement bon.

Les deux grands principes sont ceux d'Egalité et d'Autonomie.
Le principe d'égalité défend que tous les salariés ont droit au même respect, à la même bienveillance de l'organisation.
Le principe d'autonomie soutient que les salariés sont les mieux placés pour savoir comment faire le travail et doivent s'organiser librement pour atteindre l'objectif.

L'entreprise libérée, qu'est-ce que cela implique ?

La suppression des procédures détaillées : chaque collaborateur sait ce qu'il doit faire et comment le faire.
* La suppression du rôle du manager, remplacé par un leader charismatique choisi par les salariés.
* La suppression des fonctions supports, dorénavant confiées aux opérationnels.
* La suppression des services contrôle, au profit de l'auto contrôle.

Les arguments « pour » ?
1° Les entreprises libérées seraient plus performantes car elles permettraient d'allier bien-être et productivité.
2° Les principes d'égalité et d'autonomie favoriseraient la prise d'initiative, l'innovation et la créativité.
3° Les salariés responsabilisés seraient davantage engagés et investis dans l'objectif à atteindre.
4° Des salariés heureux seraient moins souvent absents.
5° La suppression des fonctions supports permettrait une réduction des coûts.

Les arguments « contre » ?
1° Tous les salariés ne seraient pas prêts à assumer des responsabilités et risqueraient d'être en difficulté face aux attentes. Cette perte de repères serait susceptible d'occasionner de l'insécurité et de la souffrance au travail.
2° L'abolition du management de proximité aurait un impact important. Non seulement, cette mesure supprimerait toute perspective pour cette catégorie mais renforcerait également les pratiques officieuses, les jeux internes de pouvoir.
3° La suppression des fonctions supports reviendrait à nier les compétences de ces fonctions.
4° La suppression des fonctions de contrôle aurait pour effet de favoriser le contrôle de tout le monde par tout le monde.

L'entreprise libérée, les questions sans réponse...

Malgré l'abondance de littérature relative à l'entreprise libérée, certains points, pourtant fondamentaux, ne sont jamais ou trop confidentiellement abordés. A titre d'exemples, on peut citer :
Comment fixer les objectifs et les salaires ?
Comment organiser les évolutions de carrière ?
Comment gèrer les conflits et avec qui ?
Comment réagit-on en cas de crise ou de situation d'urgence ?
D'une manière plus générale, ce modèle est-il transposable dans tous les domaines d'activité et tous les types d'organisations ?

En conclusion, l'entreprise libérée, La solution ?

L'entreprise libérée suscite beaucoup d'espoirs mais risque de créer pas mal de désillusions. En effet, si le concept est simple - voire simpliste- il est, pour toutes les raisons citées ci-dessus, difficile à concrétiser car, à notre sens, c'est une notion théorique qui ne tient pas compte des différentes réalités de travail et de la nature humaine dans sa diversité.
Imposer la liberté est paradoxal. Non seulement, certains salariés seront en difficulté face à ce que l'organisation attend d'eux mais en plus, ils ne pourront pas l'exprimer puisque censés être heureux dans l'entreprise. Le travail et la position hiérarchique restent pour beaucoup des sources de valorisation, il ne faut pas le nier.
Cependant, l'entreprise classique doit évoluer et dans ce cadre-là, l'entreprise libérée donne des pistes :
approche basée sur la collaboration et l'échange de bonnes pratiques,
professionnalisation des managers,
développement d'un management responsable, garant de la cohésion de l'équipe.

Le mot de la fin.

François Geuze, spécialiste des RH et du management, a écrit dans un billet publié en mai 2015 sur parlonsrh.fr :
«  Nul besoin d'être une entreprise libérée pour respecter ses collaborateurs, avoir confiance en eux et chercher à développer la qualité de vie au travail à travers un management responsable ».

C'est également la philosophie avec laquelle nous abordons nos missions et interventions.

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Patricia VANMUYSEN
Gérante - Consultante
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Patricia Vanmuysen

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